SMATCH 3
Dominique Roodthooft
conférence-performance / création collective



du 5 au 7 décembre 2013 au Manège à Mons
 du 30 janvier au 1er février 2014 au KVS à Bruxelles
du 16 au 22 février 2014 au Théâtre de Liège

Ce nouvel opus part de l’anatomie pour interroger la force et la fragilité de notre condition humaine face aux pouvoirs qui s’exercent sur les corps comme sur les esprits.
Nous sommes dans un lieu de travail, entre salle d’auscultation et plateau de tournage, où différentes parties du corps humain sont explorées, tant sous l'angle de la biologie que de la philosophie. Des interventions se croisent, des points de vue se tissent à travers plusieurs médiums : interviews de penseurs et de scientifiques, lectures et échanges d’idées, projections vidéo, petites conférences, actions, musiques et danses sont autant de fenêtres de navigation sur le sujet pour chatouiller la pensée en invitant le spectateur à y ouvrir son propre chemin, librement. Car le propos n’est pas de dénonc er, plutôt de remuer les certitudes et de réagir au catastrophisme ambiant en réhabilitant la puissance joyeuse et transformatrice qui nous habite.

DE, PAR, AVEC : Isabelle Dumont, Dominique Roodthooft, Mieke Verdin (dramaturgie et jeu), Joël Bosmans (lumière), Pierre Kissling (musique et chant), Raoul Lhermitte (multimédias), Maxime Coton (régie son)


AVEC LA COLLABORATION DE : Vinciane Despret (philosophe), Csilla Kemenczei (psychanalyste jungienne), Vincent Geenen (endocrinologue), Vincent Moreau (physicien), Pieter De Buysser (philosophe et artiste)

ET AUSSI : Jean-Claude Ameisen, Miguel Benasayag, Middas Dekkers, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Roland Gori, Jean-Claude Guillebaud, Donna Haraway, Matthias Philips, Peter Sloterdijk, etc.

MERCI à Géraldine Braush, Jacques Corillon, Patrick Corillon, Ioannis Katikakis, Gabrielle Guy, Paul et Cyrille Aron, Messieurs Delmotte, Thérèse Delvaux, Pierre Jamart, Fabian Lebourdiec, Danièle Sarto, Anahita Shaffii, les hôpitaux liégeois CHU, CHR, ISOSL et l’ULg

Production le CORRIDOR
Coproduction le Manège.Mons, KVS Bruxelles, le Théâtre de Liège

Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service du théâtre) et de la Région wallonne
Avec le soutien de la ville de Liège



LA LIBRE, 18 février 2014  Marie Baudet

Le Corridor mêle réflexion et expérience sensible pour un réjouissant "Smatch [3]".

"Même si vous tremblez de peur, introduisez votre tête avec calme." Le sous-titre de ce troisième volet donne la mesure de l’ironie calme qui habite le laboratoire d’idées imaginé par Dominique Roodthooft.

Sur le plateau de la salle de l’Œil vert, au Théâtre de Liège (après avoir été créé à Mons et repris au KVS de Bruxelles), "Smatch [3]" se présente d’abord - à l’instar des volets précédents - comme une installation singulière, un assemblage hétéroclite dont le sens se révèle à l’usage. Tout comme le mot-valise qui constitue le titre du projet : "Smatch" de smash (écraser, broyer) et match (correspondre, s’accorder, s’assortir, mais aussi allumette).

Conférence-performance

"Bienvenue dans cette conférence-performance", lance d’emblée la conceptrice du projet Dominique Roodthooft, qui partage le plateau avec sa complice Isabelle Dumont, mais aussi Pierre Kissling et Joël Bosmans (son, lumière, musique live), Raoul Lhermitte (image et multimédia) - mais encore Mieke Verdin, ou du moins son image et sa voix. Nombreuses sont les voix, d’ailleurs, originelles ou interprétées, à traverser cet objet scénique réjouissant. Vinciane Despret (philosophe), Vincent Geenen (endocrinologue), Csilla Kemenczei (psychanalyste jungienne), Vincent Moreau (physicien), Pieter De Buysser (philosophe et artiste) sont convoqués pour leurs recherches, leurs points de vue, leurs éclairages sur le corps humain, matière à réflexion. La réflexion, justement, la compagnie liégeoise le Corridor en fait un bouillonnement scénique de taille à s’immiscer dans le public. D’autres penseurs (Gilles Deleuze, Michel Foucault, Michel Serres, Peter Sloterdijk, entre autres) nourrissent un propos qu’on peut s’approprier, aussi lisible que ludique, et qui toujours circule.
Pensée en mouvement

"A l’occasion de ce spectacle, note Dominique Roodthooft, nous espérons chatouiller votre pensée, et si ça gratte - ce que nous attendons un petit peu - cela veut dire que vous êtes éveillés !" En réajustant à chaque instant cet état de veille, en mettant en mouvement la pensée, en jouant avec les mots, les lettres (une des spécialités du Corridor), les présences, les absences, les sens, "Smatch [3]" interroge crânement notre condition humaine, fragile mais forte, sensible et sensée. C’est dans l’esprit du "gai savoir" qu’on vogue ainsi du "corps" à la "main", du "thymus" au "cerveau", en passant par les "trous" qui, s’ils ne nous résument pas, nous constituent. Sous ce joyeux désordre apparent, une écriture précise, audacieuse, une fine pratique du montage et un joli sens de la composition spatiale, plastique et sonore font le lit - entre biologie et philosophie - d’une curiosité aux aguets, toujours prête à bousculer les certitudes. 



DE STANDAARD ***, 4 février 2014  – Wouter Hillaert


(…) La fine intelligence de Smatch 3 est proportionnelle au sens du relatif ludique avec lequel le spectacle est développé. Cela est rare.
Entretemps défilent sur deux écrans vidéo des futurologues, des psychanalystes et des physiciens. Tandis que l'un prévoit l'extension de notre cerveau dans le cloud, l'autre parle de la signification profonde du thymus, qui est pour les Grecs le siège de notre vitalité, tout près du coeur.
On dirait que l'art ici se prostitue à la science mais c'est juste l'inverse :
Smatch 3 explore infailliblement les franges de la science, là où la connaissance pure touche à la mystique.
Un nombre incroyable de pistes surgit là, comme dans le trou infini du zéro qui réémerge sans cesse. Ainsi le corps humain se ramifie-t-il à travers l'espace et le temps. Depuis son orgine animale jusqu'à son lointain avenir dans les nanotechnologies. Il y a tant de choses que nous ne savons pas.
Le moi cohérent, moteur du libéralisme, n'est qu'une illusion. Il se déploie, de la même manière que toutes les disciplines convoquées sur la scène.
Smatch 3 est une petite pièce de cabinet de curiosités qui excelle dans l'art de créer des liens.  


 LE SOIR, 4 décembre 2013 – Catherine Makereel


MUSIQ'3, émission Charivari, 30 novembre 2013