Anamorphoses ou Thaumaturgus Opticus – Les perspectives dépravées de Jurgis Baltrušaitis


Le livre paru en 1955 sous le titre d'Anamorphoses ou perspectives curieuses, a été suivi de deux éditions révisées en 1969 et en 1984, la dernière augmentée de chapitres portant sur les miroirs et sur l'interprétation des anamorphoses au XXe siècle. L'édition de 1984, à laquelle on se réfère, a été publiée sous un titre modifié : Anamorphoses ou Thaumaturgus Opticus – Les perspectives dépravées.

Élève d'Henri Focillon, Jurgis Baltrušaitis (1903-1988) avait mené avant guerre une longue série de recherches portant sur la géométrie dans les sculptures médiévales (publiées notamment dans La Stylistique ornementale dans la sculpture romane, 1931). Il conçoit dans les années 1950 une série d'essais qui témoignent du même intérêt ; ils sont consacrés aux altérations visuelles qui engendrent des images irréelles, monstrueuses, dont le succès ne s'est pas démenti au long des siècles. La série des « perspectives dépravées » comprend Aberrations. Quatre essais sur la légende des formes (1957), Essai sur la légende d'un mythe. La Quête d'Isis. Introduction à l'Égyptomanie (1967) et enfin Anamorphoses ou Thaumaturgus Opticus.

Composé de treize chapitres, l'ouvrage peut être divisé en trois parties : la première s'intéresse à la naissance de l'anamorphose et à sa diffusion jusqu'au XVIIe siècle, en France et en Allemagne ; la deuxième suit les développements de la technique entre le XVIIIe et le XIXe siècle, en s'appuyant surtout sur l'introduction du miroir dans le dispositif de lecture de l'anamorphose et sur les rapports avec des images analogues produites en Chine ; enfin la troisième partie offre un aperçu sur les « résurgences et renouveaux » de l'anamorphose chez les artistes et les intellectuels, au XXe siècle.